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Le fin mot de l'écrit
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Le fin mot de l'écrit
15 mars 2008

Vous rendre le sourire

Je ne vous suivais pas, non. Vous filiez votre gêne, quand de dos j’allais de l’avant, et sans vouloir vous doubler, je vous l’assure, je croisais mon chemin. Mais à vos épaules peu fières, à votre allure en peine, je devinais chez vous cette langueur qui gaine, aussi ai-je, légère, ralenti le train.

Le vent discret portait votre parfum, j’ai reconnu le vent. Il sentait le bouquet de l’oubli, bien après le soufre du courroux. C’était le vent qui tourne, passé le tourbillon.

Vous savez quoi ? Comme je marchais près de vous, je voyais sous vos pas, la sève évincée par le bitume, la griserie pilée dans le béton.

Je ne vous suivais pas, non. Vous regardiez devant, je regardais derrière, et sans vouloir voler vos airs, je vous l’assure, je les prenais au vol. Malgré votre masque en cuir, par-dessus votre manteau de cire, je percevais chez vous ce vernis qui préserve, aussi ai-je, réservée, rencontré le sol.

Ce sol discret portait votre parfum, j’ai reconnu le sol. Il sentait le flacon des déboires, bien après le philtre des soupirs. C’était le sol qui se dérobe, le trottoir du repentir.

Vous savez quoi ? Comme je traversais sereine, vous avez, Madame, égaré en chagrin un précieux présent. Et moi j’aurais aimé, allante, vous rendre le sourire…

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Commentaires
V
La vie a t-elle ce parfum ? ...La vie des autres ? Un parfum doux, amer, sucré que nous portons et nous choisissons parce qu'il refléterait notre âme ? Nous nous croisons, nous suivons, trace odorante qui laisse deviner, comme des regards qui s'accrochent sans vraiment se voir..., l'ineffable,le non- dit...Alors pudique, nous continuons notre route... <br /> <br /> Surtout, ne t'arrête pas d'écrire, de décrire et décrier...
Z
Tu flânes sur les mots pour mieux les faire rebondir, et me donner l'envie de réfléchir.<br /> <br /> ...." Le vent sentait le bouquet de l'oubli" <br /> <br /> Que dire de plus!<br /> <br /> Bon week-end de Pâques <br /> <br /> Bisous de zibulinette
A
de vous lire....<br /> Pensez-vous un jour "éditer"!<br /> Comme vous écrivez sur les femmes....c'est à regretter d'aimer les hommes!<br /> Any
F
Gaston,<br /> J’aime bien la nuance poétique de votre commentaire.
G
Passage de l'aérien au terrestre, en une chute non violente, mais désolée. Repli sur son propre désaveu du rêve, comme se referme l'aile blessée de l'oiseau fatigué qui quitte le vent pour le pavé. Nous voilà dans la tendresse douce-amère des coeurs écorchés. Dans ce registre aussi l'écriture est séduisante.
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