Trouble
Vois comme sur cette eau, agitée et trouble, se meut ton image…
Confus est ton visage quand ton regard s’y plonge : que dit-il ce reflet, issu des profondeurs ?
Du fin fond de ton corps fait surface le doute, vainqueur insoupçonné, et tes mains festoyantes en effleurent la coupe.
Vois comme aussitôt réfléchie, cette image mutine efface celle, cabotine et oiseuse, de ta face vaseuse ; comme à contre-courant, l’onde déloyale rehausse avec morgue le portrait inconstant d’un être en cabale, qui outre mesure se saborde en absurde tentative d’aborder à la dérive un rivage sans abord et qui se figure, spectral, s’accrocher sans anicroche, dans un feuillage occulte, aux branches ténues d’un paysage tors.
Vois comme sans ménage sous le poids du remords : ce flux furtif et retors, se noie ton personnage… un instant sentinelle sur des flots subreptices.
Ainsi qu’un frêle esquif sur une vaste étendue, d’équipage dépourvu, qui suit le cours hâtif d’intrigue en détresse, dans le remous perdu, échoué dans le sillage et dans le subterfuge d’une mystification !