La question des oiseaux
Dans l'ébriété des bras l'une de l'autre, tendres tentatrices, drapée chacune du désir d'étreindre l'aimée, nous étions. Nous étions confondues et l'ornière du monde s'évanouissait sous l'entrelacs de nos corps composé ; l'impossible restait dehors, derrière les volets entrebâillés, la vie consentait à notre fougue, tout se prêtait à nous, quand de moi la question fusa : " Tu crois que les oiseaux voient tout ? "
Alors, d'abord les gestes en interruption, le silence interloqué... par l'irruption de l'insolite question, puis d'ébats en fou rire, de fou rire en débat : que venaient s'immiscer les oiseaux et pourquoi, entre nous, la question des oiseaux ?
L'amour déconcerté, sur le coup, n'a su que répondre... Il a pourtant repris son cours sans plus d'attardement. Et pourtant...
Crois-tu que les oiseaux voient tout ?