Notre Instant
Allons ma tendre, lyriques, saisissons-nous de l’instant sans façon et sans attendre, et puisque rien vraiment ne nous appartient, en une folle envolée, emparons-nous de tout, sans penser à demain.
Embrassons le présent, serrons-le fort contre nous, à faire se briser les cadrans solaires, voler en éclats les quartiers de lune. En une folle échappée, laissons les heures importunes, leur obscur dessein, s’écraser contre terre, sans penser à demain.
Sous les néons de la nuit jusqu’à la rosée du matin, entamons à l’unisson la danse éthérée des lucioles. Au rythme aérien de notre âme duelle, en un fol aparté, creusons en douce une brèche intemporelle, sans penser à demain.
Allons ma tendre, saisissons-nous de nous, sans condition même sans comprendre, et dans ce dédale interstitiel où éperdues nous nous appartenons vraiment, en une folle incartade, sacrifions à cœur perdu nos surlendemains, dessaisissons-nous du temps, sans penser au destin.